Un séjour en Islande implique de composer avec des routes parfois fermées en été, des stations-service espacées de plus de 100 kilomètres, et une météo susceptible de bouleverser tous les plans. Les distances s’allongent : parcourir 200 kilomètres peut exiger quatre heures de conduite sur certaines pistes du centre. Les hébergements affichent complet des mois à l’avance, notamment en juillet et en août. Les itinéraires classiques ne permettent pas toujours d’atteindre certains sites majeurs sans véhicule tout-terrain. À chaque étape, anticiper et adapter son organisation reste la règle.
Plan de l'article
Pourquoi l’Islande fascine tant les voyageurs en quête d’aventure
Dès l’arrivée, l’Islande déstabilise. Cette terre posée au milieu de l’Atlantique nord ne s’offre jamais vraiment, elle se conquiert. Ici, les volcans côtoient les glaciers, les coulées de lave sculptent des champs entiers jusqu’à la mer. Le décor époustoufle, mais il impose aussi sa loi. Vents furieux, clarté vacillante, averses soudaines : impossible de prévoir ce que réserve la prochaine heure.
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Choisir l’Islande, c’est s’engager sur une route incertaine, accepter que l’aventure s’invite partout. On bascule d’un désert de scories à une plage noire balayée par la houle en quelques kilomètres. Les phénomènes naturels, eux, n’attendent pas. Voici quelques expériences incomparables à tenter sur place :
- Observer une aurore boréale. Durant les longues nuits de septembre à avril, le ciel s’embrase de couleurs folles, comme un feu d’artifice silencieux.
- Se glisser dans une source chaude naturelle : Blue Lagoon, Sky Lagoon, Secret Lagoon, Vök Baths… L’eau laiteuse renverse tout, même quand la neige tombe.
- Pénétrer une grotte de glace dans le Vatnajökull ou la région de Katla, où chaque voûte bleue parait irréelle.
Sur la route, l’étonnement reste constant. L’été, les falaises de Látrabjarg, Dyrholaey ou des îles Vestmann bruissent de milliers de macareux. L’océan, froid et intense, laisse parfois surgir baleines immenses ou phoques joueurs du côté de Húsavík ou Reykjavik. Pour les amateurs de sensations, crampons aux pieds, l’ascension d’un glacier comme Skaftafell ou Solheimajökull promet une autre échelle du temps. Même en famille, l’Islande reste accessible : chaque site impressionne sans jamais trahir sa nature sauvage, à condition de rester vigilant.
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Quels itinéraires choisir selon la durée de votre road trip ?
Le circuit rêvé en Islande dépend avant tout de la durée du séjour. Un court break, une semaine sur place ou deux pour voir l’île autrement ? À chaque format sa façon d’explorer et de sentir l’île.
Pour un séjour express, trois ou quatre jours suffisent pour relier le Cercle d’Or et la côte sud. Dès la sortie de Reykjavik, le rythme s’accélère : Thingvellir, Geysir, Gullfoss. Plus loin, Seljalandsfoss, Skogafoss, puis la plage de Reynisfjara apparaissent comme autant d’étapes-clés, condensé de paysages islandais.
Avec sept jours devant soi, l’itinéraire se prolonge jusqu’au monstre de glace du Vatnajökull. On longe la lagune Jökulsárlón et ses morceaux d’iceberg, on s’arrête devant Diamond Beach avant d’atteindre les sentiers de Skaftafell ou les reflets des solfatares de Myvatn.
Ceux qui partent dix à quatorze jours peuvent s’attaquer au tour complet par la Route 1. Le ruban d’asphalte fait le tour de l’île, d’Akureyri, ville nordique, à Húsavík la baleinière. Les amateurs de solitude bifurquent vers les Westfjords ou la péninsule de Snaefellsnes, où s’entassent falaises, fjords et pics perdus. Parcourir ces détours, c’est franchir une frontière invisible, découvrir un autre bout d’Islande.
Les essentiels pour voyager et conduire sereinement sur les routes islandaises
L’Islande ne se parcourt pas en simple visiteur. Prendre la route demande une logistique en béton et un brin d’audace. La voiture de location s’impose partout. Pour le grand tour ou les routes du centre, chacun choisit sa monture : petit modèle ou campervan, parfait compagnon pour avaler les kilomètres sous la lumière irréelle du soir sans se soucier du prochain toit. Mais dès qu’il s’agit de s’aventurer sur les Hautes Terres via les fameuses routes F, seul un 4×4 fait l’affaire : précaution, formation, repérage sont indispensables.
Ici, la météo change la donne du matin au soir. Le vent peut devenir votre pire adversaire, la brume avale la visibilité sans prévenir, l’orage s’invite sur le bitume ou la piste. Un simple virage peut révéler un troupeau de moutons ou inviter à ralentir devant un cheval solitaire. Réfléchir à son trajet, garder l’œil sur l’état des routes et s’adapter devient une habitude.
Utiliser les campings, bien répartis et ouverts de juin à septembre, garantit un vrai confort et un minimum de sécurité. Hors saison, dénicher un hébergement relève parfois du défi : en haute saison surtout, réserver reste prioritaire pour éviter la galère de dernière minute.
Pour profiter du voyage sans stress inutile, l’équipement fait la différence. Il est avisé d’emporter vêtements techniques, provisions, une réserve d’eau potable, une navigation fiable et tout le nécessaire en cas d’imprévu. Les stations-service se font rares hors des grands axes : chaque plein, chaque pause se réfléchit. Plus qu’une précaution, c’est la condition pour parcourir l’île sans mauvaises surprises et profiter de sa liberté.
Panoramas à ne pas manquer : nos coups de cœur pour un séjour inoubliable
Certains paysages imposent le détour par leur force ou leur étrangeté. Sur la côte sud, impossible d’ignorer Seljalandsfoss, sublime au petit matin, ou Skogafoss et sa puissance assourdissante. Plus à l’est, Reynisfjara et ses colonnes basaltiques sur fond de plage noire offrent une scène brute, dominée par l’océan. Depuis Vik, le regard se perd sur les pitons de Reynisdrangar, silhouettes hantées au large.
Poursuivre jusqu’à Vatnajökull, c’est approcher la lagune de Jökulsárlón, royaume des icebergs à la dérive et du sable noir étoilé de blocs de glace sur Diamond Beach. Les randonneurs, eux, grimperont les sentiers forestiers et minéraux de Skaftafell, jusqu’à la cascade de Svartifoss prisonnière de colonnes de basalte.
Vers le nord, Myvatn mêle cratères, fumerolles et lacs fumants, offrant des décors surnaturels. À quelques kilomètres, la puissante Godafoss projette son rideau d’eau sous une lumière envoûtante.
Les Westfjords, plus isolés, dévoilent la majestueuse Dynjandi, immense cascade large comme un amphithéâtre, et les falaises extrêmes de Látrabjarg, territoire préféré des macareux. Sur la péninsule de Snaefellsnes, l’Islande offre un condensé unique : le mont Kirkjufell, les villages de Budir et Arnarstapi, la plage sauvage de Djupalonssandur.
Quand les pistes s’ouvrent enfin, Landmannalaugar et Kerlingarfjöll, cœur des Hautes Terres, révèlent sous le soleil d’été des montagnes bariolées et des sources brûlantes perdues dans l’immensité.
Ici, chaque détour réserve une surprise, chaque paysage imprime sa marque. L’Islande refuse de se laisser enfermer dans des souvenirs sages : elle surprend, impressionne, bouscule, et s’ancre longtemps, bien après le retour.